Points principaux:
Conséquence de la crise du Covid-19, le fournisseur d'informations de crédit Crifbürgel s'attend à plus de 29.000 défaillances d'entreprises en Allemagne pour 2020. C'est 54% de plus qu’en 2019 mais inférieur à ce qui avait été enregistré lors de la crise financière de 2008 (environ 34.000 défaillances).
La vague d'insolvabilités devrait se poursuivre jusqu'en 2021 mais son impacte devrait se faire sentir dès le second semestre.
À la mi-mai, le PIB allemand connaissait déjà une récession record avec une réduction de 2,2% par rapport au dernier trimestre de 2019.
Lecture:
On apprend donc ici que l'Allemagne est déjà en récession (-2% du PIB) mais que la vague de défaillances va se faire sentir dans le second trimestre: c'est donc une contraction de son économie encore plus grande à venir!
Faisons une comparaison avec la crise de 207/2008. Cette dernière avait créé une baisse d'environ 4% du PIB allemand mais une baisse de 15% de ses importations (cf. graphiques ci-dessous). Si l'on considère que le taux de défaillances annoncé pour 2020 est environ 85% de celui enregistré en 2008 (i.e. 29.000/34.000); on peut prévoir une contraction du PIB sur les trimestres à venir de 3.4% (i.e. 85% de 4%). Ce qui nous donne des baisses PIB par trimestre de -2.2%; -3.4%; -3.4%; -3.4% sur 2020. Et comme traditionnellement le PIB allemand est plus élevé en fin d’année qu'en début, et pour simplifier les calculs, estimons que le PIB allemand de 2020 sera à -3% de celui de 2019 (année complète). En appliquant la proportionnalité "impact PIB" / "impact importations" de 2008 à 2020, on arrive finalement à un impact sur les importations germaniques d'environ -12% sur 2020.
Maintenant, l'Allemagne est de loin le premier marché d'exportations pour la France. En 2017, l'hexagone exportait pour environ 70 milliards d'euro vers l'Allemagne. Et on peut donc penser que 12% de ces exportations vont être impactées générant ainsi un manque à gagner d'environ 8.5 milliards d'euro (!!) pour la France en 2020.
C'est donc une nouvelle bien inquiétante quant à la perspective de voir un rebond fort de l’économie française sur la fin 2020...
